Art et civilisation: Bangou, un paysage plastique meurtri

Landry Ghislain TELE DJOSSEU
Abstract

Les productions artistiques comme d’autres produits matériels constituent des reflets des sociétés humaines. Elles sont souvent le support de conceptions mentales spécifiques, symboliques et contribuent à façonner une vision immatérielle de l’Homme et de son environnement. La chefferie Bangou localisée à l’Ouest-Cameroun n’a pas échappé à cette règle et pendant la période précoloniale, elle produisait des œuvres d’art remarquables. Cependant, aujourd’hui il est rarissime de retrouver les témoignages de ce passé. A l’aide des sources primaires et secondaires, nous avons essayé de comprendre les raisons de cette disparition. Il ressort de nos recherches que ce sont les Allemands qui furent les premiers à avoir abîmé les œuvres d’art à Bangou au tout début du XXème siècle. Ensuite, après un début de reconstruction, le gouvernement français en 1957 incendie la chefferie qui était un lieu de conservation majeur de ces œuvres. Le même phénomène de destruction se reproduira par les forces de l’armée camerounaise entre 1960 et 1961. Au cours de cette barbarie, le chef légitime, garant de la production artistique sera contraint à l’exil. Après avoir présenté les résidus de la création artistique visible encore dans la zone, notre article conclut en proposant des possibilités de revalorisation de cette dimension artistique Bangou nécessaire pour son développement.

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